Comment fournir plus de services de santé avec moins de budget (la réponse est dans le Cloud)
septembre 15, 2020 / Leon Sayers
Les agences de santé s’engagent à fournir au public de meilleurs services numériques. Il s’agit donc de services mieux intégrés, accessibles via plus de canaux et plus personnalisés. Mais leurs budgets sont généralement statiques ou n’augmentent que de faibles pourcentages chaque année. Et ce n’est certainement pas suffisant pour obtenir la transformation souhaitée.
En plus de ces contraintes financières, ils font face à la pression de trois autres sources. Les environnements d’infrastructure hérités sont de plus en plus coûteux à entretenir et manquent de flexibilité, ils ne sont donc plus adaptés à l’usage prévu. Ensuite, il y a les pressions internes, qui proviennent des exigences de gouvernance pour de meilleures solutions de gestion des risques et de conformité et des unités commerciales qui veulent des solutions uniques pour les problèmes nouveaux et émergents. Enfin, les citoyens (et leurs élus) exigent un accès accru aux services grâce à un éventail de canaux numériques toujours plus diversifié. Tout cela se traduit par une explosion des services informatiques fantômes – décentralisés, cloisonnés et non standardisés. Cette multitude de solutions ponctuelles non gérées ajoute de la complexité, compromet les efforts d’intégration et augmente la menace de cybersécurité. L’informatique de l’ombre ne résout pas vraiment les problèmes, elle étend simplement le désordre.
Et comme si cela n’était pas suffisamment compliqué, le volume de données généré chaque année par chaque entreprise de soins de santé augmente de manière exponentielle, et bien qu’une grande quantité de données soit conservée et utilisée, une quantité considérable de données est jetée.
En fait, les données sont au cœur du problème, car les citoyens considèrent (à juste titre) leurs données personnelles comme hautement sensibles et attendent des entreprises qui travaillent avec elles qu’elles soient sécurisées et protègent leur vie privée. Les responsables du développement de technologies de pointe reconnaissent leur responsabilité de protéger la vie privée des patients et de se conformer aux exigences réglementaires. Ils estiment souvent que cela nécessite des solutions ou des approches spéciales sur mesure, ce qui est intrinsèquement coûteux. Mais le secteur de la santé n’est pas seul : les agences de renseignement, l’armée, les entreprises multinationales, les organisations commerciales et les administrations locales exigent tous des niveaux élevés de sécurité.
La nécessité de protéger les données et de préserver la confidentialité des informations des consommateurs a-t-elle entraîné une spirale de coûts continue pour toutes ces entreprises ? C’est sans doute la plus grande question auxquelles sont confrontées les entreprises qui stockent de grands volumes de données citoyennes. Mais, comme souvent, la réponse réside dans la question, car l’accent mis sur les données nous conduit également à une solution potentielle : plus de cloud.
Comment le cloud a changé les modèles informatiques
Les grandes plateformes cloud telles qu’AWS, Azure, Google Cloud et Alibaba Cloud sont devenues les nouveaux services technologiques d’alimentation normaux dans le monde entier en apportant les avantages d’une immense échelle, d’une infrastructure hautement résiliente et fiable, du paiement pour ce que vous utilisez des modèles et d’une automatisation approfondie de toutes les opérations.
Il y a seulement cinq ans, le chiffre d’affaires d’un fournisseur de technologies provenait principalement de la vente d’équipements aux gouvernements et à d’autres grandes entreprises. Les articles de grande valeur sont allés dans les centres de données. Mais aujourd’hui, les centres de données des entreprises ne fournissent pas l’échelle et donc les avantages économiques offerts par les fournisseurs de cloud hyperscale. Ils apportent les avantages de l’échelle aux clients à un modèle de coût par utilisateur qui change tout.
Trois forces sont à l’origine de cet objectif.
1. Tarification. Au cours des 14 dernières années, les prix du cloud hyperscale ont été réduits – le prix de l’énergie informatique, du stockage et des réseaux est devenu plus abordable. Les grandes plateformes cloud utilisent leur échelle pour réduire les coûts et répercuter ces économies. Il s’agit d’une partie importante de l’économie du Cloud, l’avantage de l’échelle. Les fournisseurs de technologies traditionnelles augmentent souvent les prix à chaque nouvelle version, tandis que le modèle des fournisseurs de cloud est souvent la baisse des prix. Avec des budgets technologiques globaux relativement statiques, le cloud jouit d’une part de marché en constante augmentation. Par conséquent, les dépenses en cloud ont considérablement augmenté au cours de la dernière décennie, tandis que les dépenses en centres de données ont diminué.
Et ce n’est pas seulement le coût du stockage, le coût de l’informatique diminue également. Avec les serveurs, l’équation est simple : plus vous en avez, plus vous pouvez faire. Cela ouvre la possibilité d’applications à forte intensité informatique telles que l’IA et l’apprentissage automatique, qui étaient toutes deux prohibitivement chères il y a quelques années, mais qui représentent aujourd’hui près de 20 % des offres des fournisseurs de cloud.
2. Accès à l’innovation. Le Cloud a bouleversé l’IT en démocratisant l’innovation technologique. Dès qu’AWS lance une nouvelle fonctionnalité ou un nouveau service, tous les clients du monde entier y ont accès, peu importe ce qu’ils dépensent par mois. Avant le cloud, la plupart des fournisseurs de technologies enregistraient les dernières fonctionnalités et innovations premium pour leurs clients les plus dépensiers. Ce flux d’accès facile aux nouvelles innovations et capacités technologiques est tout aussi puissant pour les prestataires de soins de santé publics et privés. Cela modifie l’accès à l’innovation.
3. Dispersion géographique. Au cours des cinq dernières années, l’empreinte géographique des fournisseurs de cloud s’est étendue à travers la planète, mettant en place des centres de données et des infrastructures dans plus de pays et de villes, tout en donnant aux clients le contrôle sur l’emplacement géographique où se trouvent et vivent leurs données. Cela permet aux entreprises de santé de rendre leurs services technologiques plus sécurisés, plus résilients et conformes aux principes de souveraineté des données de manières qui n’étaient pas abordables il y a quelques années.
Trier la confidentialité au sein de l’informatique de santé
Cela nous ramène à la question fondamentale : la gestion des données de santé personnelles sensibles. En effet, mettre l’accent sur la nécessité de solutions protégées uniques et d’une approche sur mesure soulève la question : « Toutes les solutions doivent-elles être uniques ? » Il est préférable de trier le problème et de demander : « Quelles parties de la solution doivent être uniques ? Et qui peut tirer parti d’approches standardisées, de composants réutilisables et de solutions et services prêts à l’emploi ? »
Je suggère que plutôt que de dire « Nous ne pouvons pas utiliser le cloud et les solutions innovantes et peu coûteuses disponibles maintenant parce que nous devons protéger la vie privée des consommateurs », la position par défaut des responsables informatiques de la santé devrait être : « Que ne pouvons-nous pas faire maintenant dans le cloud ? »
Grâce à cette approche, l’allocation des budgets devient plus gérable, car les prestataires de soins de santé peuvent tirer parti de l’innovation, de l’économie et de la géographie du cloud. Mais cela nécessite de bousculer les approches traditionnelles. Pour tirer parti des avantages du Cloud, les entreprises doivent avoir une vision claire de la stratégie technologique autour des parties de leur technologie qui seront adaptées à leur situation commerciale, puis s’assurer qu’elles tirent parti et adoptent des approches standardisées pour tout le reste.